Friday, June 30, 2006

Racoons

Voilà ça s'est passé hier soir alors que je rentrais tranquillement de ma séance d'escalade. Il faisait déjà nuit, et je me trouvais dans ma rue à quelques dizaines de mètres de chez moi quand soudain... un bruit dans les fourrés derrière un arbre proche de la route... je me retourne et j'aperçois des yeux brillants qui réfléchissent la lumière du lampadaire et qui me fixent... des oreilles dressées, une moustache hérissée, une bestiole de la taille d'un caniche et une queue rayée de gris et de noir... un raton laveur! Il avait l'air plutôt sympa comme ça sauf que... il fouille dans les poubelles... Et tout à coup en voilà un deuxième puis encore 2 autres, peut-être 3, qui jouent à cache-cache avec les sacs d'ordures et le gros arbre... et là ils me fixaient tous en même temps et avaient l'air beaucoup moins sympas! On aurait dit un gang en train de préparer un mauvais coup et pas très contents que je les surprenne !
Je les ai laissé là et j'ai tranquillement continué mon chemin.

J'avais pas mon appareil photo sur moi mais ça ressemble un peu à ça:

Tuesday, June 27, 2006

Le stage

Voilà donc ce qui m'occupe depuis le retour du Québec: le stage pour le M1 de physique de l'ens, qui s'achèvera début août. Le sujet? vous y tenez vraiment? bon bah tant pis pour vous, le voilà:
"Radial Orbit Instability in Collisionless spherical systems"... En gros il faut faire des modèles, et tous les calculs qui vont avec, pour expliquer pourquoi les galaxies ont une forme spirale, et pas d'autres. Ca a l'air sympa comme ça ... sauf que les seules galaxies que je vois en ce moment contiennent des milliards de calculs infernaux! Même Maple me boude... et se venge parfois en faisant tout boguer. Résultat: je ne peux plus suivre convenablement les commentaires en direct de Roland-Garros (de Wimbledon maintenant) et de la coupe du monde !

Pour ne pas me laisser abattre, je vais régulièrement passer une journée ou même tout le week-end à l'extérieur de Kingston:
à Ottawa avec Ivan il y a 3 semaines pour faire du vélo dans le parc Gatineau et acheter du matériel de montagne (et oui notre petite expé dans les Rocheuses en aoput se prépare!);
le week-end dernier avec des voisins à Great Rideau lake, à 50 km au nord de Kingston; c'est un des nombreux lacs qui forment une partie du Canal Rideau qui remonte jusqu'à Ottawa. Et comme mon voisin d'en face est vraiment cool et qu'il a un kayak de mer là-bas à son chalet, j'ai pu en faire sur le lac et le canal d'à côté! Verdict: après 45 minutes à un rythme assez soutenu, mal aux bras (ha oui il a plus trop la pêche le cortex... après 1 an sans toucher une pagaie), et esquimautage un poil laborieux (mais qui marche encore!). Normalement je devrais vite récupérer quelques photos de cette belle journée.
Mais bon je suis allé fouiller sur Google pour vous:
.
Voilà ça ressemblait à ça, mais c'était un peu couvert alors l'eau était plutôt grise que bleue.
J'ai même mis deux plans d'accès:

Non non le dernier, c'est pas moi qui l'ai dessiné avec paint, je l'ai trouvé comme ça!

De retour à Kingston, le coeur des gens balance entre la coupe du monde de foot et la finale de la Stanley Cup de Hockey entre Edmonton et North Carolina (la Stanley Cup est en gros un championnat nord-américain).
Bien entendu tout le monde ici supportait les gentils joueurs canadiens d'Edmonton contre les affreux grands méchants américains de North Carolina (dont l'équipe est principalement composée... de canadiens!). Pour décider si une équipe passe au tour suivant de la compétition, elle doit gagner 4 matchs contre son adversaire, ce qu'il fait qu'il peut y avoir jusqu'à 7 matchs!
Ca à mon avis c'est un truc pour remplir les soirées télés des canadiens de hockey sur toute l'année!
Cette année, il y avait un gros suspense puisque les 2 équipes de la finale se sont retrouvées à égalité 3 matchs gagnés chacune. Et pas de bol, c'est North Carolina qui a remporté le dernier!
Le hockey, c'est impressionnant, rien qu'en regardant à la télé: les supporters sur le bord du terrain crient aussi forts que les supporters de foot, sauf qu'ici le terrain est beaucoup plus petit et en couvert, donc ça résonne à mort.

Sur le terrain, il y a 5 joueurs par équipe en plus du goal qui est couvert de protections (vous savez bien, celui qui ressemble au bonhomme Michelin...).
En gros, tout les coups sont permis (si si, coups de poings, de patins, de crosses...) et les arbitres ne disent rien et interviennent dans les combats seulement quand les 2 gugusses tombent par terre pour se battre... c'est dingue, on voit parfois 2 joueurs qui se regardent en chiens de faïence avant de jeter leurs gants sur la glace et se castagner...

...et cela fait partie des règles du jeu! Et oui la réputation de violence de ce sport n'est pas usurpée :s , et encore je ne parle pas (mais alors pas un mot) des hymnes nationaux qui sont copieusements sifflés par les supporters de l'équipe adverse... à côté de ça, le foot fait figure de jeu sain entre gentlemen!

A propos de foot, même si ce n'est pas trop dans la culture canadienne, et bien beaucoup de monde suit attentivement la coupe du monde ici, souvent dans les bars tous équipés d'une télé;
on y trouve souvent des gens vêtus de maillots d'équipes (surtout Brésil et Argentine), et sur le toit des voitures, les feuilles d'érables rouges sont régulièrement remplacées par les drapeaux d'un pays participant!
A Toronto c'est la folie tous les jours, puisque les communautés portugaises et brésiliennes (et bien d'autres) sont très importantes.

Ouf enfin je conclus ce post à propos de Toronto, puisque j'y vais le week-end prochain pour la fête nationale du Canada (le 1er juillet), et j'en profiterai pour aller voir (enfin!) les chutes du Niagara!

Sunday, June 11, 2006

Dernière étape: la côte Nord!

Nous voilà débarquant sur la rive nord du Saint-Laurent...

... dans la région du Manicouagan, célèbre pour son énorme cratère d'impact météoritique bien visible en haut sur cette carte pour vous situer:


On voit aussi "Forestville" qui est l'endroit où nous avons débarqué.
Nous partons alors vers l'ouest, en direction de Québec, et pour cela il faut emprunter la "route des baleines"...

... jusqu'à Essipit, réserve amérindienne où nous allons rester 3 jours!
Alors quand je dis "réserve amérindienne", il ne s'agit pas exactement d'indiens sur leur chevaux à côté de troupeaux de bisons, mais seulement d'une communauté autonome qui a ses propres forêts et lacs pour la chasse et la pêche (des "pourvoiries" où ils s'approvisionnent). Mais pour survivre tant bien que mal, ils ouvrent leurs portes aux touristes que nous sommes, et proposent des condos ou des chalets à très bon marché à louer pour quelques jours!

Voilà le nôtre justement...

... rien de spécial a priori... à part que la vue sur le Saint-Laurent est super!

Et c'est depuis ce poste d'observation privilégié qu'on a eu la chance d'observer des baleines remontant le Saint-Laurent!
Désolé je n'ai pas de photo à vous montrer de cétacés, leurs apparations étaient furtives (le dos et la nageoire qui sortent un peu de l'eau à 300m du bord, et parfois un souffle), mais on a pu repérer 3 espèces différentes qui se baladent en groupe: Petits Rorquals, Rorquals Communs (presque aussi grands que des baleines bleues!) et pour finir les fameux Bélugas, qu'on ne trouve que dans l'estuaire du Saint-Laurent, et qui sont menacés d'extinction (il en reste un millier environ). Voilà donc pour la séquence émotion.
Emoustillés par ces visions de mammifères marins, nous sommes partis le lendemain à Tadoussac, à quelques dizaines de km à l'ouest, pour tenter de les observer par bateau:

... vous pouvez le constater par vous-même, on ne voit rien! Mais bon la baie de Tadoussac est jolie (une des plus "belles" du monde paraît-il), et impressionante avec son fjord.
J'en arrive ainsi à une petite minute de culture: Savez-vous d'où vient le nom de "Tadoussac"?
C'est un nom amérindien qui veut dire "seins", en référence aux formes du relief qui entoure le fjord!

L'après-midi, nous sommes allés visiter un petit musée qui reconstitue le poste de traite des fourrures tel qu'il existait à partir de 1600.

Comme nous étions les premiers visiteurs de la saison, nous avons eu droit à une foule d'explications sur l'arrivée des premiers colons, les premiers contacts avec les amérindiens, les guerres anglo-franco-amérindiennes qui ont suivies... mieux que Wikipédia!
Je vous raconterais bien tout ça, mais là non, ça va faire trop long et vous allez vous endormir le nez sur le clavier. Juste pour dire quand même, c'est dommage que l'on enseigne pas ça dans les écoles en France, c'est intéressant pour comprendre l'histoire de l'Amérique du Nord jusqu'à aujourd'hui! (Et en plus il y a un lien assez fort avec l'Histoire de France).
Ah au fait, voilà l'intérieur de ce musée:

Nounours, vraiment désolé pour ce qu'ils t'ont fait :'-(

Le lendemain (c'est à dire le nième jour, n=?), nous laissons le chalet et les Bélugas pour remonter le fjord du Saguenay à partir de Tadoussac.
Nous nous arrêtons dans une petite anse pour le casse-croûte, avec une jolie vue sur la rivière Saguenay...

... mais pas beaucoup d'endroits pour être à l'abri du vent! Je me souviens même avoir dû courir sur des gros rochers au bord de l'eau pour rattraper un emballage plastique de saucisson qui se faisait la malle.
Sinon il faisait froid (3°C je crois).

Après ce casse-croûte mouvementé et cette course éreintante de 20 mètres au moins, nous décidâmes de nous ballader sur le haut du fjord, sur des sentiers sympas avec un beau point de vue entre les pins et les bouleaux.

Une dernière soirée au chalet, et pour l'occasion, puisque vous avez été bien cool d'avoir lu jusqu'ici, vous avez droit à une autre photo de rêve:


Ensuite il faut se résigner à quitter cette belle contrée, et retourner à la civilisation!
Encore un coup d'oeil sur le Saguenay sur le traversier avec la voiture...

... et quelques minutes plus tard, nous quittons le Manicouagan pour entrer dans la région Charlevoix!
En fait nous ne ferons qu'y passer, faute de temps.
Cela dit, Charlevoix a également été façonné par un cratère d'impact, et cette fois nous le traversons en voiture pour rejoindre Québec. Sur les deux vues suivantes, on remarque un peu les remparts du cratère et la dépression au fond:

Cette région est un peu le terrain de jeux des québécois, notamment pour les sports d'hiver, du ski au chiens de traîneau.
Un peu plus tard, Québec est en vue,

mais pas le temps de s'y arrêter cette fois ...

Et comme ce post commence à devenir monstrueusement long et que je voulais encore dire bien des choses, et ben ce sera pour la prochaine fois!

Friday, June 02, 2006

Gaspésie: suite et fin

Encore deux posts pour vous parler de notre périple à travers le Québec, je vais essayer de faire plus court pour ne pas surcharger.

Tout d'abord, Percé: non ce n'est pas la pointe Percée dans les Aravis, mais le nom du village qui fait face à la mer (l'Atlantique en fait) et à un curieux rocher avec un gros trou dedans! Allez savoir où ils ont été cherché ce nom...
Voici donc le coupable...

... qui est vu ici depuis le jardin du chalet que nous avons loué pour trois jours... pas mal la vue, hein?
Ce fameux rocher, on peut même aller s'y promener à marée basse...

... on peut même s'en approcher en kayak de mer, ce que nous avons fait le surlendemain avec un beau soleil et un accompagnateur qui en a profité pour nous faire un cours d'ornithologie; en effet, on ne voit pas comme ça, mais au-dessus du rocher, il y a de l'herbe et tout plein d'oiseaux (mouettes, fous de Bassan, pingouins et même des macareux il paraît).

Par contre mieux vaut ne pas essayer de grimper dessus, et même ne pas traîner au pied de la paroi tant la roche est délitée.

Mais il n'y a pas que le rocher à Percé, il y a aussi des homards, à ne pas rater!
En pleine saison, on peut les trouver dans une belle assiette au restaurant du coin; pour nous c'était encore trop tôt, on s'est donc rabattu sur la poissonnerie à deux pas du port; on trouve des homards pêchés du matin à prix ... euh comment dire... ah oui: à un prix qui fait qu'on n'a aucun scrupule à en manger 4 fois en 3 jours (et un homard par personne à chaque fois, pas seulement une pince!).

Si à ce moment vous n'avez pas encore vu assez de ces bébêtes, il reste une solution: embarquer avec des pêcheurs sur leur petit bateau, départ à 4h du mat' pour aller relever les casiers!
Et c'est justement ce qu'on a fait... Si, c'est vrai, vous allez voir:

Nous voilà sur le bateau à l'heure prévue, commence alors une course entre une bonne douzaine de bateaux du port, chacun allant relever plusieurs dizaines de casiers qui ont été posés la veille.
C'est simple: il suffit de les remonter avec un treuil (c'est lourd quand même...), prendre les homards qui y sont, et replacer des appâts (morceaux de maqueraux) pour attirer les homards du lendemain!


Voilà les pros (Michel, Alex et euh... houlà je sais plus (Franck?)) au travail avec les casiers.
Seulement voilà, en balançant les morceaux de poisson de la veille à la mer, on fait venir du monde, notamment des fous de Bassan.
Les voilà en photos, pas facile de les voir nets, car il faisait encore sombre, et ils sont rapides les bougres.

Leur spécialité à ces zoziaux: la plongée en piqué! Après avoir pris assez de hauteur dans les airs, ils plient leur ailes et prennent la forme d'un obus qui rentre dans l'eau presque sans éclaboussure, bec en avant pour chopper leur proie (qui généralement est assommée par l'onde de choc!). Sur la dernière photo on peut voir un fou sous l'eau, au milieu un peu à droite sur l'image.
Bon il y a aussi les homards qui sont impressionnants, à leur manière:

... et ils ne sont pas commodes en plus (remarquez je les comprends, vu ce qui va leur arriver...)
Ils ont de grosses pinces, qui peuvent pincer très fort (et faire très mal si vous laissez traîner un doigt par là...).
Alors voilà ce qu'on fait pour qu'ils évitent de se mutiler entre eux (comme celui du dessus qui a perdu une pince) :

... on leur met des élastiques! Et pour vous dire comme ils sont forts, il y en a un qui m'a choppé l'élastique que je voulais lui mettre, impossible de le lui reprendre!
En tout cas merci aux 3 pêcheurs pour cette matinée (fin à 11h) et pour leur bonne humeur bien québécoise!

Voilà, il faut déjà quitter Percé, son rocher, ses oiseaux et ses homards; au programme le l'après-midi: le parc national Forillon, situé à côté de Gaspé (le premier endroit où Jacques Cartier a posé le pied en 1534) ...


Ici, le gardien du parc est vraiment cool, c'est un gros porc-épic obèse qui fait que bouffer de l'herbe, et qui ne nous demande rien à payer cette fois-ci. Il n'a juste pas voulu nous répondre quand on lui a demandé si on pouvait voir un orignal dans les alentours.
Il faut savoir qu'ici, les porcs-épics sont employés par le gouvernement pour tondre la pelouse à basse saison afin de préparer les sentiers; apparemment ils aiment leur travail ;-)
En tout cas, je trouve ça bien plus sympa qu'une tondeuse à gazon qui vrille les oreilles et qui sent pas bon l'essence.

Et voilà déjà huit jours au Québec, et Papa doit déjà rentrer en France pour le boulot; heureusement, pas la peine de le ramener en voiture à Montréal, ce coucou va s'en charger depuis Gaspé:


Quant à nous trois, nous reprenons la route, dans le but de traverser par bateau le lendemain pour aller sur la côte nord, dernière étape de notre voyage!
Quelques photos de ce qu'on voit depuis la route:

... un lac encore bien pris par les glaces (on est quand même début mai) ...

... et la mer avec un grand soleil quelques minutes plus tard!
Ensuite, la route longe la rive sud du Saint-Laurent, c'est très chouette, et le fleuve est si grand qu'on ne peut pas voir l'autre rive.

Le soir nous arrivons à Saint-Anne des Monts, où nous ferons étape à l'auberge de jeunesse, au bord de l'eau et équipée d'un spa!

C'est aussi une base de kayak, nous n'aurons pas le temps d'en faire cette fois, dommage, car le respo des sorties nous a dit qu'il avait pagayé à côté de deux baleines bleues quelques jours auparavant! arghhh...
Bon pour se consoler, il y a eu un beau coucher de soleil et une belle nuit étoilée avec... devinez quoi? Une aurore boréale visible au dessus du Saint-Laurent!

Un gros dodo et un bon petit déj au beurre d'érable plus tard, nous voilà reparti (pfff moi je serai bien resté un peu plus!) vers l'intérieur des terres, dans le Parc de la Gaspésie;

c'est montagneux et il doit y avoir une belle vue de là-haut, mais avec la neige qu'il y a encore, il faudrait des raquettes ou skis de rando!
On s'est donc contenté d'une petite ballade dans la forêt (exemple typique de "forêt boréale", à la limite avec la Taïga des régions polaires) et au bord d'un torrent déchaîné ...


... et encore un écureuil; on a aussi vu des déjections au sol qui font penser que le bestiaux qui les a produit doit être bien costaud (probablement un ours!). Euh, hmm bon on ne va pas rester là trop longtemps, hein ...
Enfin sur la route, on a vu un orignal qui sortait du bois! Mais qui est reparti aussitôt...
Un peu plus tard, en voilà un autre:

... beaucoup moins farouche, puisqu'il n'a pas bougé quand on l'a croisé en voiture.

Deux heures, une boîte de Pringles et un sandwich plus tard, nous voilà sur le traversier...

... qui nous fait quitter la Gaspésie, snif!


(Et voilà, moi qui voulait faire plus court pour ce post, c'est raté je crois...)